vendredi 18 octobre 2019

Le Parc Saint-Aldric restera classé !

Nous avons reçu ce vendredi soir 18 octobre ce courrier par mail de Samuel Lopes, adjoint à l'urbanisme.

"A l’attention du Collectif pour la défense des arbres et de la biodiversité du parc Saint Aldric,
Vous nous avez sollicité concernant l’orientation de programmation du Parc Saint Aldric (PLU communautaire - OAP de secteurs de renouvellement urbain à vocation résidentielle). A la suite des échanges lors de la visite du quartier Nord-Est, j’ai rencontré une délégation de votre collectif. Je vous avais alors exprimé notamment le caractère non définitif de cette proposition, que nous devions arbitrer à l’issue des observations de toutes et tous durant l’enquête publique. Celle-ci s’étant terminé le 30 septembre, je reviens vers vous comme je m’y étais engagé.
Tout d’abord, je souhaite rappeler que cette proposition de nouvelle orientation faisait partie d’un ensemble d’une trentaine d’orientations portées dans le cadre de l’identification de nos potentiels de renouvellement urbain. Au Mans, ces recensements ont pour but de répondre à une partie des nouveaux besoins en logements sans passer par l’étalement urbain, avec des constructions au sein du tissu urbain, donc moins consommateurs en espace.
Depuis, considérant les observations de la population mancelle lors de l’enquête publique, et tenant compte que sur la trentaine de parcelles que nous avons identifié, il s’agit du seul espace boisé classé, j’ai été chargé de vous annoncer que Monsieur le Maire-Président a pris la décision de retirer le Parc Saint Aldric de ces potentiels de renouvellement urbain.
Cependant, nous avions déjà échangé sur le caractère boisé de cette parcelle, et c’est pour cela que nous avions imposé plusieurs principes d’aménagements visant à la préservation d’une partie du parc, notemment avec des bandes de protection et de conservation des arbres de 15 à 20m de longueur au Nord et à l’Ouest.
La décision de conserver cet espace naturel sera donc remise aux commissaires-enquêteurs avec les autres éléments de réponses aux observations de l’enquête publique.
La conservation du Parc Saint-Aldric sera donc inscrite à la délibération définitive du Plan Local d’Urbanisme en conseil communautaire.
Cordialement, M. Samuel LOPES Adjoint au Maire du Mans Urbanisme-Foncier"

mercredi 16 octobre 2019

L'avis de la Ligue pour la Protection des Oiseaux sur le projet de PLU

Cliquez sur les pages si vous souhaitez agrandir.



La contribution du diocèse lors de l'enquête publique

Dans sa contribution, l'association diocèsaine "préconise, sur sa partie non bâtie, la réalisation de logements sous forme de parc habité afin de mettre en valeur l'espace arboré existant".
Que faut-il entendre derrière le mot "valeur" ? Valeur environnementale ou valeur pécuniaire ?

Cliquez sur les pages si vous souhaitez agrandir.

jeudi 10 octobre 2019

Vous l'attendiez tous ! Plan et recensement des arbres du parc.

Jacques Bertereau, membre actif de notre collectif, a recensé les arbres du parc. Super boulot. Voici le plan et la liste exhaustive des essences.






mercredi 9 octobre 2019

Les travaux ont commencé

Les travaux de démolition de l'ancienne maison de retraite des prêtres ont commencé. Restons vigilants sur l'emprise des travaux.






vendredi 4 octobre 2019

Lettre du collectif à la société Bouygues

Objet : protection du parc classé Saint Aldric / construction du Clos Saint Aldric / matérialisation des limites du chantier

Madame, Monsieur,

Selon votre documentation commerciale, les travaux du programme immobilier ''Clos Saint Aldric'', situé 69 rue des victimes du nazisme au Mans et dont vous êtes le maître d'ouvrage, vont commencer. C’est pourquoi nous vous écrivons en urgence en raison de l'imminence du risque, qu'il convient d'anticiper, sur la préservation de l’intégrité du parc de Saint Aldric, espace boisé classé (article L130-1 du Code de l’Urbanisme). En effet, ce parc jouxte, sans aucune délimitation actuellement, le terrain où vous allez mettre en oeuvre le programme immobilier précédemment cité.

Concrètement :
• Aucun arbre, ni arbuste ne doit être coupé, ni même endommagé, que ce soit au niveau du tronc ou des branches. Nous pensons notamment à ceux proches des futurs bâtiments, mais se situant sur l’Espace Boisé Classé.
• En aucun endroit, le sol ne doit être défoncé, ni compacté par des engins ou des piétinements ou par le stockage de matériel.
• En aucun endroit, le sol ne doit être souillé, ni directement, ni indirectement par des polluants liquides ou solides ou par des débris de matériaux de construction (ciment et autres).

Nous supposons que le diocèse, propriétaire du parc, a dû vous recommander de prendre toutes les mesures pour que le chantier ne déborde pas sur l'espace classé EBC, auquel il causerait des dommages irréversibles pour la qualité et la nature des lieux.

Au vu de l'extrême importance de ce sujet, concernant un espace exemplaire pour sa biodiversité, nous nous permettons, en notre nom, d’attirer nous aussi votre attention. En effet, cet EBC est un bien commun dans sa dimension d’axe secondaire de la trame verte dans le tissu urbain.

C'est pourquoi nous nous permettons de vous demander comment vous avez prévu de matérialiser les limites du chantier pour éviter le franchissement par les humains et les machines de ces limites et ainsi conserver à l’Espace Boisé Classé attenant son intégrité.

Vous trouverez en annexe les limites de l’Espace boisé Classé (parcelle 92 du cadastre). A titre de témoignage, vous trouverez également en annexe des photographies des arbres appartenant à l’Espace Boisé Classé bordant le futur chantier.

Nous restons à votre écoute. Certains que, comme nous, vous avez conscience de l'importance de la protection de ce parc et comptant sur votre vigilance dans la surveillance du déroulement des opérations, comme vous pouvez compter sur la nôtre, nous vous assurons, Madame, Monsieur, de nos sentiments distingués.

Un petit tour du côté du cadastre


Le cadastre de la ville du Mans est accessible par internet. Et grâce à lui, on peut voir la séparation entre la parcelle 91 vendue à Bouygues et la parcelle 92 qui serait encore propriété du diocèse et qui contient la presque totalité des arbres constituant le parc.
On peut alors se poser deux questions :
• Comment vont évoluer les engins de chantier dans l'espace restreint de la parcelle 91 ?
• Un bout du bâtiment dépasse sur la parcelle 92. Peut-on détruire un bâtiment sur une parcelle qui ne vous appartient pas ?
Ce sont les raisons qui ont motivé notre collectif à formuler un certain nombre d'interrogations dans un courrier à la société Bouygues (voir post suivant).


jeudi 3 octobre 2019

Compte-rendu de notre réunion du 1er octobre

La réunion du collectif, hier soir mardi 1er octobre, a notamment permis d'enrichir l'argumentaire et de passer à la nouvelle phase du combat à mener après la fin de l'enquête publique.

Le temps est compté puisque le PLUC devrait être adopté le 12 décembre en conseil de Communauté Urbaine, sauf retard de calendrier.
Ce sont donc les 74 élus du conseil communautaire qui seront amenés à valider par un vote le nouveau PLU. La composition du conseil est la suivante :

Un rendez-vous est donc demandé au Maire et aux responsables des groupes politiques de la Communauté de communes Le Mans-Métropole. Les 18 autres maires membres présents dans le même conseil seront également sollicités. Face aux affirmations contradictoires qui courent, une entrevue est également demandée à l'Évêque afin de nous informer sur le devenir réel du parc.

Les réseaux sociaux Facebook, Instagram, Twitter, en plus de ce blog, seront également utilisés pour faire connaître l'évolution de la situation et nos réactions.

Nous pensons également que peu de personnes, y compris les élues et élus, connaissent réellement le parc, aussi il a été décidé de créer un press-book. On remercie celles et ceux qui ont vue sur le parc de nous envoyer leurs photos.

Des relations sont nouées avec les associations/collectifs de Prémartine et Béner et d'autres contacts seront noués au niveau national et local avec des associations et collectifs qui poursuivent les mêmes buts.
Si rien n'est effectivement définitif, comme l'a dit l'adjoint à l'urbanisme, nous sommes dans le moment crucial. Le groupe opérationnel du collectif (stratégie, rédaction des argumentaires et documents d'information, mise en œuvre des actions, etc.) est ouvert à toutes celles et ceux qui veulent et peuvent s'impliquer. Merci de nous le faire savoir.

samedi 28 septembre 2019

Envoyez avant lundi soir votre contribution


L'enquête d'utilité publique sur le nouveau PLU communautaire se termine lundi 30 septembre à 18 heures. Si vous vous reconnaissez dans le combat qui nous anime pour sauver les arbres centenaires du Parc Saint-Aldric, envoyez le texte argumenté et rédigé par le Collectif de défense du parc et figurant ci-dessous aux commissaires-enquêteurs à l'adresse mail suivante :

urbanisme.enquetepublique@lemans.fr

" Monsieur le Président des commissaires enquêteurs,

Dans le cadre de l'enquête publique préalable à la validation du projet du PLUC Le Mans Métropole, je vous prie de bien vouloir trouver ci-dessous les observations du Collectif de défense des arbres et de la biodiversité du Parc Saint-Aldric, que je fais miennes, concernant la suppression du classement "Espace Boisé Classé " du parc Saint-Aldric, rue des Victimes du nazisme au Mans.

1- L’obligation légale : "éviter, réduire, compenser" n’a pas été respectée

La loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages inscrit des principes forts dans le code de l’environnement et vient enrichir la séquence éviter, réduire et compenser, notamment par le point suivant : l’objectif d’absence de perte nette de biodiversité, voire de gain, et l’obligation de respecter la séquence "éviter, réduire et compenser" (ERC) pour tout projet impactant la biodiversité et les services qu’elle fournit est donc inscrit dans la loi. Si la séquence ERC n’est pas appliquée de manière satisfaisante, le projet ne pourra pas être autorisé en l’état.   

Cela signifie qu'avant de valider tout projet impactant négativement la biodiversité, il faut envisager toutes les solutions permettant d'éviter cette perte de biodiversité. En l'occurrence, le seul et unique moyen d'éviter la perte de biodiversité est de conserver cet Espace Boisé Classé totalement inconstructible. Or cela est tout à fait possible étant donné la nécessité bien plus réduite que celle annoncée de construire de nouveaux logements et la possibilité qui est largement offerte sur la ville du Mans de réhabiliter des logements vacants. Les 3 points suivants démontrent ainsi que cette obligation légale n'a pas été respectée. 

Des besoins en logements surévalués
La Mission Régionale d'Autorité environnementale (PMRAe) des Pays de Loire a notamment émis les réserves suivantes dans son avis du 02/07/2019 sur le projet d'élaboration du PLU: "L'objectif démographique affiché équivaut à un taux moyen annuel de variation de la population de 0,53% sur la période 2015-2030, soit au moins 8 fois plus que durant la période 2006-2015 (0,06%). [...] Cette prévision d'objectif démographique ambitieux et la prévision d'un desserrement des ménages rapide et continu invitent à la prudence. Il convient de réexaminer le besoin en logements ou sa planification. Aussi, l'intérêt d'une programmation plus fine de l'ouverture à l'urbanisation des zones à urbaniser mixtes (IAU mixtes) et une diminution du besoin en zones à urbaniser soumises à modification ou à révision du PLU (2AU mixte) méritent d'être étudiés."

Un fort taux de logements vacants
« La Ville du Mans se distingue avec un fort taux de vacance (9.3%) » rapportait l’INSEE déjà en 2014. Depuis, les programmes neufs se sont multipliés et la population n’a quasiment pas crû. Il faut prioritairement réhabiliter les nombreux logements vacants, que les habitants du Mans boudent. La ville se veut verte ; (cf. article du Maine-Libre dans l'édition du 23 octobre 2018 : "Le Mans : ça pousse pour une ville verte. La municipalité veut une ville plus verte. Le service Nature en Ville travaille sur le sujet et les premières actions de ce « verdissement » seront visibles dès le début de l'année. Le Mans, ville trop minérale, manquant d'espaces verts et d'arbre : la municipalité est souvent montrée du doigt. Elle a donc décidé de réagir. Lors du dernier conseil municipal, [le maire du Mans] a annoncé qu'il voulait « verdir » la ville. Visiblement, [il] a décidé d'aller vite." La première mesure à prendre pour avoir une ville plus verte est d'éviter les mesures pour une ville moins verte. Donc, ne pas construire sur les espaces boisés classés en centre-ville et parallèlement faire revenir la population là où le terrain est déjà construit.

Ce parc est abusivement qualifié de dent creuse.
Le parc Saint Aldric n’est pas une dent creuse au sens où il est convenu de l’entendre en termes d’urbanisme. Ou alors le Jardin des Plantes est aussi une dent creuse, car lui aussi réalise une interruption dans le bâti. Si le magnifique parc Saint Aldric est une dent creuse, alors tous les parcs publics ou privés de la ville en sont également et il faut tous les lotir. On voit bien à travers ce raisonnement par l’absurde que la qualification de « dent creuse » ne peut être retenue dans tous les cas d’interruption du bâti. 
  
2- Le PLUC ne respecte pas les orientations qu'il se fixe à lui-même.

Pour le parc Saint-Aldric, le projet de PLUC - Evaluation environnementale (p 86) souligne bien le "risque d'atteinte du potentiel de biodiversité présent ou à développer sur cet axe secondaire de la Trame Verte Urbaine", mais les "mesures prises dans le PLUC" (appellation officielle) contredisent la volonté de prévenir ce risque en réduisant considérablement la part protégée pour permettre d'y construire minimum 90 logements. 

Dans ses orientations, concernant paysage et environnement, le PLU se fixe l'objectif de "Préserver les richesses paysagères et naturelles qui contribuent à un cadre de vie de qualité." 
Or, au contraire, les magnifiques arbres qui émergent du mur d'enceinte rue des victimes du nazisme sont condamnés à disparaître au profit de constructions.
  
3- Le propriétaire cherche à vendre ce parc classé, ce qui semble avoir déclenché son déclassement et son inscription comme constructible au projet de PLU. Or, il n’y a pas eu d’exploration de toutes les alternatives à la disparition de cet EBC (Espace Boisé Classé).

- Il n’y a pas eu d’étude en vue d’une éventuelle préemption par une collectivité locale pour ouvrir ce parc magnifique au public. 
- Il n’a pas été envisagé que ce parc soit vendu comme non constructible (à la future copropriété du Clos Saint-Aldric, aux riverains etc.). 
  
4- Il n’y a eu aucune mesure préalable d’évaluation des éventuels dégâts écologiques. 

- Il n’y a pas eu de recensement des espèces animales et végétales qui composent la faune et la flore du parc. 
- Il n’y a pas eu d’évaluation de la qualité patrimoniale des arbres qui vont être abattus. Cet espace boisé était initialement le parc du château d’Isaac, édifié au XVIIIe siècle. Il s’y trouve de façon presque certaine des arbres méritant le label d’arbres remarquables. 
- Le PLU ne produit aucun argument justifiant la suppression de cet Espace Boisé Classé. Il n’a pas été fait de recherches pour savoir pour quelles raisons ce parc avait été classé EBC. Dès lors, il ne peut être question de supprimer ce classement en connaissance de cause. 
  
5- Il n’y a pas eu de prise en compte de l’urgence écologique actuelle.

Ceci est contraire à la loi du 8 août 2016 (article 87), qui prescrit de "favoriser la biodiversité pour adapter le territoire au changement climatique."
Ce parc entièrement boisé en centre-ville constitue un véritable petit poumon vert en milieu urbain, c’est-à-dire que ses arbres jouent un rôle de piège à CO2 et de régulateurs thermiques. Or, une étude récente a montré qu’un arbre arrivé à maturité jouait le rôle de 5 climatiseurs. https://detours.canal.fr/dapres-ingenieurs-planter-arbre-ville-remplace-5-climatiseurs/. En période de canicule, lorsqu’on vient du centre ville beaucoup plus minéral, on perçoit de facto plusieurs degrés de moins en arrivant dans ce quartier très arboré. En outre, le réchauffement climatique sévit particulièrement au Mans (plus de 42 degrés enregistrés lors d’un des épisodes caniculaires de l’été 2019). A titre d’illustration, la classe de l’École Saint-Aldric toute proche a eu lieu dans ce parc, lorsque la chaleur est devenue intolérable dans les salles en fin d’année scolaire 2019."

Les élus EÉLV s'opposent au déclassement du Parc Saint-Aldric

FR3, France Bleu Maine, Le Maine-Libre... les médias commencent à parler de nos actions.
Et notre souhait du non-déclassement du Parc est arrivé, bien sûr, chez les élus du Conseil Municipal. Sans aucune sollicitation de notre part, les élus EÉLV s'expriment dans Le Maine-Libre du samedi 28 septembre et réclament que le classement du Parc soit conservé.

Le parc Saint-Aldric sur FR3

Pour visualiser la vidéo, cliquez ICI.
Choisir l'édition proximité-Maine du 27 septembre.
Elle commence à 1'05"

vendredi 27 septembre 2019

Encore une contribution à l'enquête d'utilité publique


Les riverains continuent d'envoyer leurs contributions à l'enquête d'utilité publique.
Voici ci-dessous celle de Maguy et Jacques Bertereau, riverains de l' avenue du Bosquet.


"Monsieur le Président de Le Mans Métropole
Monsieur le Président de la Commission d’ enquête


Objet : Révision du PLU communautaire
Ville du Mans . Parc  Saint Aldric
Suppression de l’Espace Boisé Classé


Dans le projet du nouveau PLU , soumis à enquête publique, il est décidé de mettre fin au classement d’ Espace boisé classé, de la parcelle C155 de plus d’un hectare, appelé parc Saint Aldric, dans le but de reclasser cet espace en zone constructible UD.
Ce nouveau classement permettra la construction de plus de 90 logements avec des niveaux de cinq à six étages, plus les parkings et circulations d’accompagnement.
 Ce projet ne sera donc réalisable qu’en supprimant une grande partie des arbres de ce parc ancien.

Le choix du déclassement de cet espace
Le parc dit de Saint Aldric a été  classé en EBC, depuis longue date,  car sa surface, l’importance et la qualité de son boisement justifiaient pleinement sa totale protection.
Depuis cette date, les paramètres de ce classement n’ont pas changé.
La nécessité de le conserver, pour son rôle environnemental et humain, en milieu urbain est pleinement d’actualité. 
Ce projet de déclassement, procédure très rare,  est en opposition aux axes principaux actés dans les dispositions générales du PLU (pages 10 et 11 du PADD), dont les extraits suivants :

- concilier trame bleue et trame verte aux activités humaines ;
- conforter la présence du végétal et de l’eau en ville ;
- valoriser les espaces verts de proximité ;
- poursuivre la mise en réseau de ces espaces.

Les insuffisances de protection du patrimoine boisé
En examinant l’O.A.P de cette opération, je relève plusieurs points qui renseignent sur les conséquences certaines pour cet espace :

Point 1 : intitulé de l’ OAP : Créer un parc habité, proche du centre ville
Remarques : la construction de 90 logements minimum, avec les parkings et circulations, entraine la suppression de nombreux arbres, il n’y aura donc plus un parc habité mais un espace construit, parsemé d’arbres résiduels.
La mise en valeur du parc et la protection des arbres sont laissés à l’appréciation du promoteur qui se chargera de les faire disparaître en grande partie.

Point 2 : le nombre de logements minimum de 90
Remarques : la quantité de logements minimum, précisée par la collectivité, montre l’intention de construire densément, plutôt que de préserver un espace boisé.
Le classement en zone UD confirme cette volonté puisque les habitations des rues voisines  sont classées en zones UP et UT, avec des maisons beaucoup moins hautes que les résidences prévues.

Point 3 : le projet prendra en compte la protection d’une partie du boisement existant, afin de s’inscrire dans la Trame Verte et Bleue urbaine.
Remarques : la collectivité ne définit pas de périmètre de protection pour le respect de la  Trame Verte et Bleue et confie donc au futur promoteur le soin d’interpréter ce principe d’intégration.

Point 4 : le secteur sera desservi directement par l’accès existant de la rue des Victimes du Nazisme.
Remarques : la densification projetée s’accompagnera de difficultés croissantes pour la circulation dans le quartier dont les rues calibrées au début du 20ème siècle sont inadaptées à une circulation encore plus forte que celle existante.
Les rues des Victimes du Nazisme et d’Isaac n’ont pas le gabarit pour une circulation fluide en double sens . En sens unique jusqu’au parc Saint Aldric, elle est ensuite à double sens mais avec une impossibilité de se croiser sur plusieurs tronçons jusqu’au boulevard du Maréchal Lyautey.
La construction d’une centaine de logements, en plus de ceux à venir en 2020 causera une saturation du trafic dans les rues du quartier.

Je constate avec stupeur
   • que le déclassement envisagé est en forte contradiction avec les principes généraux énoncés dans les textes du PLU.
   • que  les dispositions de l’AOP sont interprétables et ne protègent en rien le boisement existant . Une grande partie du parc St Aldric est donc amené à disparaître . 

Le végétal en ville est un facteur primordial  pour assurer la qualité de vie des habitants et de l’environnement. Les bienfaits pour l’air, la température, la biodiversité sont unanimement reconnus et les aménagements de nombreuses villes intègrent ces évidences.
Par ailleurs, les arbres, sous forme de boisements ou d’alignement, font partie du patrimoine apprécié des Manceaux qui sont attachés à leur conservation.
Je souhaite que la Ville du Mans s’engage clairement dans cette démarche avec le maintien du parc Saint Aldric, et se montre plus engagée pour le respect  du patrimoine boisé existant.
Dans ce sens, j’exprime mon désaccord au déclassement de l’espace boisé classé du parc arboré de Saint Aldric et propose le maintien de sa protection par une procédure sans équivoque,  accompagné d’une  concertation de la population pour son usage .

Veuillez agréer , Monsieur le Président de le Mans métropole , Monsieur le Président de la Commission d’enquête, l’expression de ma considération distinguée.


Jacques  et Maguy Berteraut"

mercredi 25 septembre 2019

On s'organise...


Une autre contribution à l'enquête d'utilité publique

Les riverains continuent à apporter leur contribution à l'enquête d'utilité publique concernant le nouveau PLU intercommunautaire. Voici celle de Yves Cottereau.

La question du déclassement de l'espace boisé classé Saint Aldric

Cet espace boisé, propriété du diocèse, jouxte l'ancienne maison de retraite Saint-Aldric rachetée à l'évêché par le groupe Bouygues pour construire 47 appartements qui vont contribuer à l'augmentation du nombre de logements de l'agglomération mancelle. Cette construction va commencer prochainement.

Un espace classé qui n'a pas démérité

L'espace boisé lui même – riche d'arbres très divers en plein épanouissement et accueillant une faune adaptée (hulottes, chauves-souris, écureuils, mésanges, geais, etc) - a été classé comme non constructible par les PLU actuel et antérieurs visant à préserver l'environnement en empêchant la réalisation de projets immobiliers sur des aires protégées.

La lecture du projet de PLUC ne donne pas d'explication sur ce qui a pu changer dans ce parc  pour justifier son déclassement. Sauf erreur, aucun autre exemple d'une telle mesure ne figure dans le projet de PLUC.

Un projet de déclassement pour satisfaire principalement des intérêts financiers

Il faut dire, chacun le sait, qu'il s'agit de satisfaire la demande de l'association diocésaine, gérant les biens de l’Évêché, de vendre ce terrain à l'entreprise Bouygues en relation avec d'autres opérations immobilières associant ces deux partenaires (cf.notamment les travaux en cours rue Albert Maignan).

Nul ne peut contester cette vente, mais elle doit respecter le caractère non constructible de ce bien auquel son classement confère une contrainte d'intérêt public (son intérêt écologique) ne permettant pas à son propriétaire d'en disposer librement.

L'argument de la densification urbaine ne peut pas occulter le respect dû au bio-patrimoine

S'il y a besoin de densifier les hébergements en centre ville, comme cela est invoqué, il apparaît que le faire en détruisant une aire protégée de ce type constituerait une faute irrémédiable au vu du bio-patrimoine d'arbres centenaires et de leur faune.

Face à ce projet, dans la mesure où il s'agit de construire des immeubles d'habitation avec leurs abords, l'on ne peut que s'interroger, hormis les intérêts strictement financiers des partenaires précités, sur les éléments de la réflexion qui ont pu y conduire.

Les mesures prévues par le PLUC pour préserver la bio-diversité sont contraires à leur objectif

Le projet de PLUC (page 86) souligne le « risque d'atteinte du potentiel de biodiversité présent ou à développer sur cet axe secondaire discontinu de la Trame Verte urbaine ».

Les ''mesures prises dans le PLUC'' pour pallier ce risque ne sont, en fait, que la description  d'actions réduisant la biodiversité existante pour permettre qu'au moins 90 appartements soient construits sur le 1,4 hectare en cause : ces mesures sont l'inverse de l'objectif affiché.

Le projet est en déphasage avec l'évolution des préoccupations environnementales et du cadre légal 

Lors de la réunion du quartier Nord-Est du 9 septembre le Maire, lui même, a souligné son souci de reverdir, son attachement aux arbres et sa volonté de réduire la surface bétonnée.

Sans doute, par ses propos, a-t-il fait référence au mouvement de protection des arbres et de la biodiversité qui prend, aux niveaux national et international, une ampleur grandissante.

La ''déclaration des droits de l'Arbre'' adoptée par l'Assemblée nationale le 5 avril 2019 en est l'une des illustrations.

Dans le contexte de ce mouvement, la réflexion puis les décisions sur le PLUC doivent prendre en compte la lettre et l'esprit du cadre légal dans lequel il s'inscrit.

A cet égard la Loi Grenelle II (juillet 2010) ''portant engagement national pour l'environnement'' a concrétisé la stratégie nationale pour la diversité qui a fait valoir que « les continuités écologiques prennent notamment appui sur la biodiversité qualifiée d'ordinaire. Elles ont aussi leur place en milieu urbain […] Éléments essentiels de cette infrastructure, les aires protégées sont l’un des outils importants de conservation de la biodiversité tant au niveau national, européen qu’international. Les espaces protégés doivent donc être en nombre suffisant, représentatifs des différents milieux et efficacement gérés ».

L'inscription du parc boisé dans la Trame Verte doit conserver tout son sens

Inscrit dans la Trame Verte et Bleue instaurée par la Loi GrenelleI (3 août 2009) - confortée par la Loi du 8 août 2016 sur ''la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages'' - l'espace boisé du Parc Saint Aldric n'est pas une ''dent creuse''. Il est un lieu de vie d'espèces végétales et animales précieuses qu'il convient de préserver.

L'effet de cette préservation, en complément des parcs existants (Verdigné, Banjan), est également grandement bénéfique aux humains, notamment pour les besoins de régulation thermique tellement actuels (cf.l'article 87 de la loi précitée d'août 2016 qui prescrit de « favoriser la biodiversité pour adapter le territoire au changement climatique »).

L'arbitrage des autorités publiques

En répondant à cette enquête publique nous devons aider les autorités concernées (organes délibératifs et exécutifs) à peser tous les éléments à prendre en compte pour arbitrer entre les différents intérêts en cause.

Sur la question du déclassement de l'espace boisé Saint Aldric, il est clair que les autorités publiques doivent revoir le projet de PLUC inspiré par des intérêts financiers contradictoires aux impératifs de protection de la biodiversité.

L'avenir de l'espace boisé classé

En restant un espace boisé classé, le parc Saint Aldric conservera toute sa valeur en ne devenant pas un nouvel espace bétonné. Son utilisation pour le bien commun, si la Mairie ne veut pas le préempter comme cela serait souhaitable, pourrait relever d'initiatives privées.