samedi 28 septembre 2019

Envoyez avant lundi soir votre contribution


L'enquête d'utilité publique sur le nouveau PLU communautaire se termine lundi 30 septembre à 18 heures. Si vous vous reconnaissez dans le combat qui nous anime pour sauver les arbres centenaires du Parc Saint-Aldric, envoyez le texte argumenté et rédigé par le Collectif de défense du parc et figurant ci-dessous aux commissaires-enquêteurs à l'adresse mail suivante :

urbanisme.enquetepublique@lemans.fr

" Monsieur le Président des commissaires enquêteurs,

Dans le cadre de l'enquête publique préalable à la validation du projet du PLUC Le Mans Métropole, je vous prie de bien vouloir trouver ci-dessous les observations du Collectif de défense des arbres et de la biodiversité du Parc Saint-Aldric, que je fais miennes, concernant la suppression du classement "Espace Boisé Classé " du parc Saint-Aldric, rue des Victimes du nazisme au Mans.

1- L’obligation légale : "éviter, réduire, compenser" n’a pas été respectée

La loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages inscrit des principes forts dans le code de l’environnement et vient enrichir la séquence éviter, réduire et compenser, notamment par le point suivant : l’objectif d’absence de perte nette de biodiversité, voire de gain, et l’obligation de respecter la séquence "éviter, réduire et compenser" (ERC) pour tout projet impactant la biodiversité et les services qu’elle fournit est donc inscrit dans la loi. Si la séquence ERC n’est pas appliquée de manière satisfaisante, le projet ne pourra pas être autorisé en l’état.   

Cela signifie qu'avant de valider tout projet impactant négativement la biodiversité, il faut envisager toutes les solutions permettant d'éviter cette perte de biodiversité. En l'occurrence, le seul et unique moyen d'éviter la perte de biodiversité est de conserver cet Espace Boisé Classé totalement inconstructible. Or cela est tout à fait possible étant donné la nécessité bien plus réduite que celle annoncée de construire de nouveaux logements et la possibilité qui est largement offerte sur la ville du Mans de réhabiliter des logements vacants. Les 3 points suivants démontrent ainsi que cette obligation légale n'a pas été respectée. 

Des besoins en logements surévalués
La Mission Régionale d'Autorité environnementale (PMRAe) des Pays de Loire a notamment émis les réserves suivantes dans son avis du 02/07/2019 sur le projet d'élaboration du PLU: "L'objectif démographique affiché équivaut à un taux moyen annuel de variation de la population de 0,53% sur la période 2015-2030, soit au moins 8 fois plus que durant la période 2006-2015 (0,06%). [...] Cette prévision d'objectif démographique ambitieux et la prévision d'un desserrement des ménages rapide et continu invitent à la prudence. Il convient de réexaminer le besoin en logements ou sa planification. Aussi, l'intérêt d'une programmation plus fine de l'ouverture à l'urbanisation des zones à urbaniser mixtes (IAU mixtes) et une diminution du besoin en zones à urbaniser soumises à modification ou à révision du PLU (2AU mixte) méritent d'être étudiés."

Un fort taux de logements vacants
« La Ville du Mans se distingue avec un fort taux de vacance (9.3%) » rapportait l’INSEE déjà en 2014. Depuis, les programmes neufs se sont multipliés et la population n’a quasiment pas crû. Il faut prioritairement réhabiliter les nombreux logements vacants, que les habitants du Mans boudent. La ville se veut verte ; (cf. article du Maine-Libre dans l'édition du 23 octobre 2018 : "Le Mans : ça pousse pour une ville verte. La municipalité veut une ville plus verte. Le service Nature en Ville travaille sur le sujet et les premières actions de ce « verdissement » seront visibles dès le début de l'année. Le Mans, ville trop minérale, manquant d'espaces verts et d'arbre : la municipalité est souvent montrée du doigt. Elle a donc décidé de réagir. Lors du dernier conseil municipal, [le maire du Mans] a annoncé qu'il voulait « verdir » la ville. Visiblement, [il] a décidé d'aller vite." La première mesure à prendre pour avoir une ville plus verte est d'éviter les mesures pour une ville moins verte. Donc, ne pas construire sur les espaces boisés classés en centre-ville et parallèlement faire revenir la population là où le terrain est déjà construit.

Ce parc est abusivement qualifié de dent creuse.
Le parc Saint Aldric n’est pas une dent creuse au sens où il est convenu de l’entendre en termes d’urbanisme. Ou alors le Jardin des Plantes est aussi une dent creuse, car lui aussi réalise une interruption dans le bâti. Si le magnifique parc Saint Aldric est une dent creuse, alors tous les parcs publics ou privés de la ville en sont également et il faut tous les lotir. On voit bien à travers ce raisonnement par l’absurde que la qualification de « dent creuse » ne peut être retenue dans tous les cas d’interruption du bâti. 
  
2- Le PLUC ne respecte pas les orientations qu'il se fixe à lui-même.

Pour le parc Saint-Aldric, le projet de PLUC - Evaluation environnementale (p 86) souligne bien le "risque d'atteinte du potentiel de biodiversité présent ou à développer sur cet axe secondaire de la Trame Verte Urbaine", mais les "mesures prises dans le PLUC" (appellation officielle) contredisent la volonté de prévenir ce risque en réduisant considérablement la part protégée pour permettre d'y construire minimum 90 logements. 

Dans ses orientations, concernant paysage et environnement, le PLU se fixe l'objectif de "Préserver les richesses paysagères et naturelles qui contribuent à un cadre de vie de qualité." 
Or, au contraire, les magnifiques arbres qui émergent du mur d'enceinte rue des victimes du nazisme sont condamnés à disparaître au profit de constructions.
  
3- Le propriétaire cherche à vendre ce parc classé, ce qui semble avoir déclenché son déclassement et son inscription comme constructible au projet de PLU. Or, il n’y a pas eu d’exploration de toutes les alternatives à la disparition de cet EBC (Espace Boisé Classé).

- Il n’y a pas eu d’étude en vue d’une éventuelle préemption par une collectivité locale pour ouvrir ce parc magnifique au public. 
- Il n’a pas été envisagé que ce parc soit vendu comme non constructible (à la future copropriété du Clos Saint-Aldric, aux riverains etc.). 
  
4- Il n’y a eu aucune mesure préalable d’évaluation des éventuels dégâts écologiques. 

- Il n’y a pas eu de recensement des espèces animales et végétales qui composent la faune et la flore du parc. 
- Il n’y a pas eu d’évaluation de la qualité patrimoniale des arbres qui vont être abattus. Cet espace boisé était initialement le parc du château d’Isaac, édifié au XVIIIe siècle. Il s’y trouve de façon presque certaine des arbres méritant le label d’arbres remarquables. 
- Le PLU ne produit aucun argument justifiant la suppression de cet Espace Boisé Classé. Il n’a pas été fait de recherches pour savoir pour quelles raisons ce parc avait été classé EBC. Dès lors, il ne peut être question de supprimer ce classement en connaissance de cause. 
  
5- Il n’y a pas eu de prise en compte de l’urgence écologique actuelle.

Ceci est contraire à la loi du 8 août 2016 (article 87), qui prescrit de "favoriser la biodiversité pour adapter le territoire au changement climatique."
Ce parc entièrement boisé en centre-ville constitue un véritable petit poumon vert en milieu urbain, c’est-à-dire que ses arbres jouent un rôle de piège à CO2 et de régulateurs thermiques. Or, une étude récente a montré qu’un arbre arrivé à maturité jouait le rôle de 5 climatiseurs. https://detours.canal.fr/dapres-ingenieurs-planter-arbre-ville-remplace-5-climatiseurs/. En période de canicule, lorsqu’on vient du centre ville beaucoup plus minéral, on perçoit de facto plusieurs degrés de moins en arrivant dans ce quartier très arboré. En outre, le réchauffement climatique sévit particulièrement au Mans (plus de 42 degrés enregistrés lors d’un des épisodes caniculaires de l’été 2019). A titre d’illustration, la classe de l’École Saint-Aldric toute proche a eu lieu dans ce parc, lorsque la chaleur est devenue intolérable dans les salles en fin d’année scolaire 2019."

Les élus EÉLV s'opposent au déclassement du Parc Saint-Aldric

FR3, France Bleu Maine, Le Maine-Libre... les médias commencent à parler de nos actions.
Et notre souhait du non-déclassement du Parc est arrivé, bien sûr, chez les élus du Conseil Municipal. Sans aucune sollicitation de notre part, les élus EÉLV s'expriment dans Le Maine-Libre du samedi 28 septembre et réclament que le classement du Parc soit conservé.

Le parc Saint-Aldric sur FR3

Pour visualiser la vidéo, cliquez ICI.
Choisir l'édition proximité-Maine du 27 septembre.
Elle commence à 1'05"

vendredi 27 septembre 2019

Encore une contribution à l'enquête d'utilité publique


Les riverains continuent d'envoyer leurs contributions à l'enquête d'utilité publique.
Voici ci-dessous celle de Maguy et Jacques Bertereau, riverains de l' avenue du Bosquet.


"Monsieur le Président de Le Mans Métropole
Monsieur le Président de la Commission d’ enquête


Objet : Révision du PLU communautaire
Ville du Mans . Parc  Saint Aldric
Suppression de l’Espace Boisé Classé


Dans le projet du nouveau PLU , soumis à enquête publique, il est décidé de mettre fin au classement d’ Espace boisé classé, de la parcelle C155 de plus d’un hectare, appelé parc Saint Aldric, dans le but de reclasser cet espace en zone constructible UD.
Ce nouveau classement permettra la construction de plus de 90 logements avec des niveaux de cinq à six étages, plus les parkings et circulations d’accompagnement.
 Ce projet ne sera donc réalisable qu’en supprimant une grande partie des arbres de ce parc ancien.

Le choix du déclassement de cet espace
Le parc dit de Saint Aldric a été  classé en EBC, depuis longue date,  car sa surface, l’importance et la qualité de son boisement justifiaient pleinement sa totale protection.
Depuis cette date, les paramètres de ce classement n’ont pas changé.
La nécessité de le conserver, pour son rôle environnemental et humain, en milieu urbain est pleinement d’actualité. 
Ce projet de déclassement, procédure très rare,  est en opposition aux axes principaux actés dans les dispositions générales du PLU (pages 10 et 11 du PADD), dont les extraits suivants :

- concilier trame bleue et trame verte aux activités humaines ;
- conforter la présence du végétal et de l’eau en ville ;
- valoriser les espaces verts de proximité ;
- poursuivre la mise en réseau de ces espaces.

Les insuffisances de protection du patrimoine boisé
En examinant l’O.A.P de cette opération, je relève plusieurs points qui renseignent sur les conséquences certaines pour cet espace :

Point 1 : intitulé de l’ OAP : Créer un parc habité, proche du centre ville
Remarques : la construction de 90 logements minimum, avec les parkings et circulations, entraine la suppression de nombreux arbres, il n’y aura donc plus un parc habité mais un espace construit, parsemé d’arbres résiduels.
La mise en valeur du parc et la protection des arbres sont laissés à l’appréciation du promoteur qui se chargera de les faire disparaître en grande partie.

Point 2 : le nombre de logements minimum de 90
Remarques : la quantité de logements minimum, précisée par la collectivité, montre l’intention de construire densément, plutôt que de préserver un espace boisé.
Le classement en zone UD confirme cette volonté puisque les habitations des rues voisines  sont classées en zones UP et UT, avec des maisons beaucoup moins hautes que les résidences prévues.

Point 3 : le projet prendra en compte la protection d’une partie du boisement existant, afin de s’inscrire dans la Trame Verte et Bleue urbaine.
Remarques : la collectivité ne définit pas de périmètre de protection pour le respect de la  Trame Verte et Bleue et confie donc au futur promoteur le soin d’interpréter ce principe d’intégration.

Point 4 : le secteur sera desservi directement par l’accès existant de la rue des Victimes du Nazisme.
Remarques : la densification projetée s’accompagnera de difficultés croissantes pour la circulation dans le quartier dont les rues calibrées au début du 20ème siècle sont inadaptées à une circulation encore plus forte que celle existante.
Les rues des Victimes du Nazisme et d’Isaac n’ont pas le gabarit pour une circulation fluide en double sens . En sens unique jusqu’au parc Saint Aldric, elle est ensuite à double sens mais avec une impossibilité de se croiser sur plusieurs tronçons jusqu’au boulevard du Maréchal Lyautey.
La construction d’une centaine de logements, en plus de ceux à venir en 2020 causera une saturation du trafic dans les rues du quartier.

Je constate avec stupeur
   • que le déclassement envisagé est en forte contradiction avec les principes généraux énoncés dans les textes du PLU.
   • que  les dispositions de l’AOP sont interprétables et ne protègent en rien le boisement existant . Une grande partie du parc St Aldric est donc amené à disparaître . 

Le végétal en ville est un facteur primordial  pour assurer la qualité de vie des habitants et de l’environnement. Les bienfaits pour l’air, la température, la biodiversité sont unanimement reconnus et les aménagements de nombreuses villes intègrent ces évidences.
Par ailleurs, les arbres, sous forme de boisements ou d’alignement, font partie du patrimoine apprécié des Manceaux qui sont attachés à leur conservation.
Je souhaite que la Ville du Mans s’engage clairement dans cette démarche avec le maintien du parc Saint Aldric, et se montre plus engagée pour le respect  du patrimoine boisé existant.
Dans ce sens, j’exprime mon désaccord au déclassement de l’espace boisé classé du parc arboré de Saint Aldric et propose le maintien de sa protection par une procédure sans équivoque,  accompagné d’une  concertation de la population pour son usage .

Veuillez agréer , Monsieur le Président de le Mans métropole , Monsieur le Président de la Commission d’enquête, l’expression de ma considération distinguée.


Jacques  et Maguy Berteraut"

mercredi 25 septembre 2019

On s'organise...


Une autre contribution à l'enquête d'utilité publique

Les riverains continuent à apporter leur contribution à l'enquête d'utilité publique concernant le nouveau PLU intercommunautaire. Voici celle de Yves Cottereau.

La question du déclassement de l'espace boisé classé Saint Aldric

Cet espace boisé, propriété du diocèse, jouxte l'ancienne maison de retraite Saint-Aldric rachetée à l'évêché par le groupe Bouygues pour construire 47 appartements qui vont contribuer à l'augmentation du nombre de logements de l'agglomération mancelle. Cette construction va commencer prochainement.

Un espace classé qui n'a pas démérité

L'espace boisé lui même – riche d'arbres très divers en plein épanouissement et accueillant une faune adaptée (hulottes, chauves-souris, écureuils, mésanges, geais, etc) - a été classé comme non constructible par les PLU actuel et antérieurs visant à préserver l'environnement en empêchant la réalisation de projets immobiliers sur des aires protégées.

La lecture du projet de PLUC ne donne pas d'explication sur ce qui a pu changer dans ce parc  pour justifier son déclassement. Sauf erreur, aucun autre exemple d'une telle mesure ne figure dans le projet de PLUC.

Un projet de déclassement pour satisfaire principalement des intérêts financiers

Il faut dire, chacun le sait, qu'il s'agit de satisfaire la demande de l'association diocésaine, gérant les biens de l’Évêché, de vendre ce terrain à l'entreprise Bouygues en relation avec d'autres opérations immobilières associant ces deux partenaires (cf.notamment les travaux en cours rue Albert Maignan).

Nul ne peut contester cette vente, mais elle doit respecter le caractère non constructible de ce bien auquel son classement confère une contrainte d'intérêt public (son intérêt écologique) ne permettant pas à son propriétaire d'en disposer librement.

L'argument de la densification urbaine ne peut pas occulter le respect dû au bio-patrimoine

S'il y a besoin de densifier les hébergements en centre ville, comme cela est invoqué, il apparaît que le faire en détruisant une aire protégée de ce type constituerait une faute irrémédiable au vu du bio-patrimoine d'arbres centenaires et de leur faune.

Face à ce projet, dans la mesure où il s'agit de construire des immeubles d'habitation avec leurs abords, l'on ne peut que s'interroger, hormis les intérêts strictement financiers des partenaires précités, sur les éléments de la réflexion qui ont pu y conduire.

Les mesures prévues par le PLUC pour préserver la bio-diversité sont contraires à leur objectif

Le projet de PLUC (page 86) souligne le « risque d'atteinte du potentiel de biodiversité présent ou à développer sur cet axe secondaire discontinu de la Trame Verte urbaine ».

Les ''mesures prises dans le PLUC'' pour pallier ce risque ne sont, en fait, que la description  d'actions réduisant la biodiversité existante pour permettre qu'au moins 90 appartements soient construits sur le 1,4 hectare en cause : ces mesures sont l'inverse de l'objectif affiché.

Le projet est en déphasage avec l'évolution des préoccupations environnementales et du cadre légal 

Lors de la réunion du quartier Nord-Est du 9 septembre le Maire, lui même, a souligné son souci de reverdir, son attachement aux arbres et sa volonté de réduire la surface bétonnée.

Sans doute, par ses propos, a-t-il fait référence au mouvement de protection des arbres et de la biodiversité qui prend, aux niveaux national et international, une ampleur grandissante.

La ''déclaration des droits de l'Arbre'' adoptée par l'Assemblée nationale le 5 avril 2019 en est l'une des illustrations.

Dans le contexte de ce mouvement, la réflexion puis les décisions sur le PLUC doivent prendre en compte la lettre et l'esprit du cadre légal dans lequel il s'inscrit.

A cet égard la Loi Grenelle II (juillet 2010) ''portant engagement national pour l'environnement'' a concrétisé la stratégie nationale pour la diversité qui a fait valoir que « les continuités écologiques prennent notamment appui sur la biodiversité qualifiée d'ordinaire. Elles ont aussi leur place en milieu urbain […] Éléments essentiels de cette infrastructure, les aires protégées sont l’un des outils importants de conservation de la biodiversité tant au niveau national, européen qu’international. Les espaces protégés doivent donc être en nombre suffisant, représentatifs des différents milieux et efficacement gérés ».

L'inscription du parc boisé dans la Trame Verte doit conserver tout son sens

Inscrit dans la Trame Verte et Bleue instaurée par la Loi GrenelleI (3 août 2009) - confortée par la Loi du 8 août 2016 sur ''la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages'' - l'espace boisé du Parc Saint Aldric n'est pas une ''dent creuse''. Il est un lieu de vie d'espèces végétales et animales précieuses qu'il convient de préserver.

L'effet de cette préservation, en complément des parcs existants (Verdigné, Banjan), est également grandement bénéfique aux humains, notamment pour les besoins de régulation thermique tellement actuels (cf.l'article 87 de la loi précitée d'août 2016 qui prescrit de « favoriser la biodiversité pour adapter le territoire au changement climatique »).

L'arbitrage des autorités publiques

En répondant à cette enquête publique nous devons aider les autorités concernées (organes délibératifs et exécutifs) à peser tous les éléments à prendre en compte pour arbitrer entre les différents intérêts en cause.

Sur la question du déclassement de l'espace boisé Saint Aldric, il est clair que les autorités publiques doivent revoir le projet de PLUC inspiré par des intérêts financiers contradictoires aux impératifs de protection de la biodiversité.

L'avenir de l'espace boisé classé

En restant un espace boisé classé, le parc Saint Aldric conservera toute sa valeur en ne devenant pas un nouvel espace bétonné. Son utilisation pour le bien commun, si la Mairie ne veut pas le préempter comme cela serait souhaitable, pourrait relever d'initiatives privées.

Nous n'inventons rien...


Un de nos amis a fait un peu de recherche dans les archives du Maine-Libre et il a retrouvé cela dans l'édition du 23 octobre 2018. Le titre ?


Le Mans : ça pousse pour une ville verte.


"La municipalité veut une ville plus verte. Le service Nature en Ville travaille sur le sujet et les premières actions de ce « verdissement » seront visibles dès le début de l'année.
Le Mans, ville trop minérale, manquant d'espaces verts et d'arbre : la municipalité est souvent montrée du doigt. Elle a donc décidé de réagir.
Lors du dernier conseil municipal, Stéphane Le Foll a annoncé qu'il voulait « verdir » la ville.
Visiblement, le maire du Mans a décidé d'aller vite.
Toutefois, ce n'est pas du jour au lendemain que la ville va se parer d'une végétation luxuriante et de pièces d'eau à chaque coin de square. Comme le dit le proverbe chinois, la forêt qui pousse fait moins de bruit que l'arbre qui tombe..
En tout cas, pour la place de la République, le carnet de route de Stéphane Le Foll est d'ores et déjà fixé.
« Il souhaite, pour juillet et août, qu'il y ait plus d'espaces d'ombres et de détente »
Des points d'eau potable ainsi que des brumisateurs pourraient aussi être installés.
Avant cela, le plan de végétalisation de la ville du Mans aura déjà pris des couleurs. En effet, dès le mois de janvier, on pourra voir sortir de terre des crocus, des tulipes, des jonquilles et des narcisses."

dimanche 22 septembre 2019

Le tract distribué ce week-end


Élargissons le débat...

Yves Cottereau, riverain de la rue des Victimes du Nazisme, nous a envoyé ce document :

Situer la menace contre le parc Saint Aldric dans le mouvement de protection des arbres qui s'amplifie de jour en jour en France et dans le monde 

Les informations dont nous disposons (notamment le projet de PLUC et les réponses au Maine-Libre de l'économe diocésain, de Bouygues et de l'adjoint à l'urbanisme qui méritent d'être méditées) sont déjà une base de réflexion pour argumenter afin d'empêcher le déclassement de l'espace arboré classé de Saint Aldric.
Mais il semble nécessaire d'élargir cette réflexion en se référant au mouvement de défense des arbres qui, au niveau national et international, prend une ampleur grandissante : le 1,4 hectare Saint-Aldric est parfaitement symbolique des enjeux concernant la conscience de plus en plus aiguë du respect dû aux espèces végétales dont les arbres.
Déforestation gigantesque comme au Brésil pour des profits agricoles ; abattage d'arbres centenaires en France pour des profits immobiliers.
Pour ceux qui réfléchissent à ces questions il s'agit de la même marque de mépris à l'égard d'espèces vivant avec nous sur cette planète : « Tous les vivants ont en commun d'êtres composés de cellules. Dans chaque cellule d'un homme, d'un animal ou d'une plante, il y a un noyau, avec un code génétique contenu dans l'ADN » (Francis Hallé, auteur, notamment "Du bon usage des arbres : plaidoyer à l'attention des élus et des énarques").
Actuellement une exposition "Nous les arbres" est présentée, jusqu'au 10 novembre, à la Fondation Cartier.
Apparemment le projet de déclassement de l'espace boisé St Aldric a été élaboré dans l'ignorance de ce mouvement et sans penser à autre chose qu'à la demande à court terme du diocèse et du promoteur.
Or il faut faire valoir que, par sa nature, cet espace classé, tout en étant la propriété du diocèse, doit être considéré comme un bien commun : c'est le sens même de son classement comme non constructible par le PLU actuel visant à préserver l'environnement en empêchant la réalisation de projets immobiliers sur des aires protégées.
En fonction de tout cela ne faut il pas prévoir, parmi d'autres actions, d'inviter un intervenant (Francis Hallé ou un autre) pour organiser un débat de société sur ce sujet ? En y conviant le Maire ?
Au nom de l'intérêt général la préoccupation des riverains du parc doit être élargie à tous ceux qui ne veulent pas être les témoins impuissants de la mise à mort, pour des raisons mercantiles, d'arbres centenaires abritant une faune variée dans un espace protégé de respiration urbaine.


Complément du compte-rendu de notre entrevue avec M. Lopes

Compte-rendu de la réunion des riverains du Parc Saint Aldric / 17 septembre 2019

La réunion du 17 septembre au soir a permis de rendre compte aux personnes présentes du rendez-vous de l'après midi avec M. Samuel Lopes, adjoint chargé de l'urbanisme.
En complément de ce sui ait déjà publié, il a été précisé que M.Lopes n'a pas accepté de rencontrer une autre délégation des riverains le jeudi 26 comme nous le lui avons demandé. Il a estimé qu'en période d'enquête publique ce type de réunion doit être limité.
Ayant déclaré à la fin de notre rencontre que "rien n'est figé ni définitif ", il a admis la possibilité d'autres entretiens après l'enquête publique.
Nous avons évoqué une rencontre avec le Maire lui même. L'idée a germé de lui demander de venir avec nous faire une visite du parc : à suivre sachant qu'il va falloir obtenir l'accord de l'évêché.
L'adoption du PLUC est prévue en fin d'année ou au début de l'année prochaine : les participant(e)s à la réunion ont donc affirmé leur volonté d'utiliser pleinement le temps disponible pour faire valoir les raisons pour lesquelles le déclassement de l'espace boisé Saint Aldric doit être refusé. Il a évidemment été rappelé qu'un espace classé peut être vendu par son propriétaire en restant non constructible.
Dès maintenant un tract va être préparé pour élargir l'information de la population et l'inviter à participer à l'enquête publique sur le projet actuel de PLUC.

La prochaine réunion, juste après la fin de l'enquête publique, aura lieu le mardi 1er octobre, 20H30, Maison de quartier Georges Moustaki, 211 rue des Maillets.



Vous trouverez ci-dessous le document qu'a déposé Claire Mounsi, riveraine de la rue des Victimes du Nazisme auprès du commissaire enquêteur. Un exemple à suivre avant les 30 septembre.


Selon le futur PLU, les arbres d’un parc, jusqu’ici classé, dans le quartier Croix de Pierre
seront abattus pour construire des logements.

Pourquoi nous nous mobilisons contre la disparition du parc boisé de Saint Aldric.
Parce que nous sommes des riverains. Parce que nous sommes des Manceaux.
C’est l’intérêt de tous que la ville du Mans ne se dévalorise pas, d’autant que les visiteurs étrangers lui reprochent souvent son architecture anarchique. Ce parc, qui occupe presque tout un pâté de maisons, valorise le paysage urbain. Ses arbres magnifiques émergent derrière le vieux mur d’enceinte rue des Victimes du nazisme. Paysage visuel, mais aussi paysage sonore avec le bruit des pics verts, des geais…, avec le cri des hulottes qui animent les nuits du quartier. Car cet écrin de verdure est bien entendu aussi une réserve de faune sauvage en pleine ville.
Un parc de cette beauté, si près du cœur de ville, c’est précieux. Il faut près de cent ans pour que s’édifie un tel parc. Le futur PLU prévoit en un mot de vendre les bijoux de famille !
Parce que nous sommes des citoyens de la Terre.
A l’heure où le climat se réchauffe, où la forêt amazonienne brûle, où chacun commence à prendre conscience que notre écosystème est mortel, il est prévu de détruire un magnifique espace boisé en pleine ville pour y construire des logements. On a besoin de tous les espaces verts, notamment des grands arbres, pour piéger le CO2 en ville. Par ailleurs, sur le plan thermique, Le Mans devient une ville particulièrement vulnérable. Des records de température ont été pulvérisés cet été, puisque le thermomètre a dépassé les 42 degrés. Or les parcs jouent un rôle de régulateur thermique. C’est d’ailleurs dans ce parc que les enfants de l’école Saint Aldric toute proche se sont réfugiés lors de la canicule récente qui a tout particulièrement éprouvé Le Mans. 

Les mauvaises raisons de déclarer ce parc boisé constructible
Densifier le centre-ville
Afin d’éviter le mitage péri-urbain, c’est en effet une politique menée dans les grandes villes à juste titre. Mais pas de là à supprimer les parcs ! D’autant que la population du Mans stagne depuis des décennies et ce malgré la multiplication des programmes neufs… et des logements vacants. « La ville du Mans se distingue avec un fort taux de vacance (9,3 %) [parmi les autres grandes villes de la région] ». (Insee 2014). Mais quand bien même, ce taux de vacance aurait été plus bas, quand bien même la croissance de la ville serait galopante, quand bien même l’expansion du Mans serait limitée par des obstacles naturels, il resterait indéfendable de supprimer les espaces verts en ville à l’heure actuelle.
Eviter la friche en centre-ville
Ce parc boisé inconstructible serait invendable. Le fardeau de son entretien ne pouvant plus être assumé par le diocèse, il deviendrait une friche. Si le parc est véritablement invendable, si l'entretien est un fardeau pour le propriétaire, s'il s'agit juste de l'en débarrasser pour 1 euro symbolique afin d'éviter la friche, les acheteurs ne manqueront pas, d'autant que l'entretien d'un parc centenaire boisé est relativement peu onéreux. La future copropriété du Clos Saint-Aldric, plusieurs riverains eux-mêmes seraient ravis de l’acquérir et de l’entretenir. 
Mais le plus logique à l’heure actuelle serait bien entendu que le parc soit à tous. Or la Ville reconnait n'avoir pas fait d'étude financière en vue d’une éventuelle préemption pour ouvrir le parc au public. Certes, il y a déjà quelques parcs dans le secteur, mais y en a-t-il jamais trop? Si on examine ce qui se passe dans les grandes villes en France et ailleurs, voit-on le nombre de parcs en centre-ville augmenter ou diminuer?

La Ville du Mans s’intéresse-t-elle à l’avis de sa population ?
Il y a 18 mois, le diocèse possédait, rue des Victimes du nazisme, une maison de retraite ainsi que son parc magnifique et classé. La maison de retraite déménageant, le diocèse aurait pu vendre assez cher l’ensemble à un promoteur compte tenu du site exceptionnel. Il a choisi de faire une opération encore plus intéressante financièrement, en ne vendant dans un premier temps que le terrain construit. Le château actuel sera démoli et Il s’y bâtira bientôt « Le Clos Saint-Aldric » (47 logements). Le diocèse avait donc déjà la certitude, il y a 18 mois, que le parc serait déclassé par le prochain PLU et deviendrait ainsi constructible. Ce qui lui permettrait alors de réaliser une encore meilleure opération financière. Sinon comment expliquer qu’il ait pris le risque d’isoler, totalement inconstructibles et donc sans valeur, les trois quarts de son terrain? Les commerciaux de Bouygues ne cachaient d’ailleurs pas aux acheteurs potentiels du « Clos Saint Aldric » que le parc boisé adjacent serait loti. Ainsi, le futur PLU était déjà entériné 18 mois avant que l’enquête publique ait lieu. 




Aux arbres citoyens !
Sauvez le poumon vert de notre quartier : demandez que le parc Saint-Aldric reste en zone verte en participant à l’enquête publique. 
Par mail : urbanisme.enquetepublique@lemans.fr
Par courrier : 
Monsieur le Président de la commission d’enquête publique relative au PLU communautaire
Hôtel de ville du Mans
CS40010
72039 Le Mans