vendredi 27 septembre 2019

Encore une contribution à l'enquête d'utilité publique


Les riverains continuent d'envoyer leurs contributions à l'enquête d'utilité publique.
Voici ci-dessous celle de Maguy et Jacques Bertereau, riverains de l' avenue du Bosquet.


"Monsieur le Président de Le Mans Métropole
Monsieur le Président de la Commission d’ enquête


Objet : Révision du PLU communautaire
Ville du Mans . Parc  Saint Aldric
Suppression de l’Espace Boisé Classé


Dans le projet du nouveau PLU , soumis à enquête publique, il est décidé de mettre fin au classement d’ Espace boisé classé, de la parcelle C155 de plus d’un hectare, appelé parc Saint Aldric, dans le but de reclasser cet espace en zone constructible UD.
Ce nouveau classement permettra la construction de plus de 90 logements avec des niveaux de cinq à six étages, plus les parkings et circulations d’accompagnement.
 Ce projet ne sera donc réalisable qu’en supprimant une grande partie des arbres de ce parc ancien.

Le choix du déclassement de cet espace
Le parc dit de Saint Aldric a été  classé en EBC, depuis longue date,  car sa surface, l’importance et la qualité de son boisement justifiaient pleinement sa totale protection.
Depuis cette date, les paramètres de ce classement n’ont pas changé.
La nécessité de le conserver, pour son rôle environnemental et humain, en milieu urbain est pleinement d’actualité. 
Ce projet de déclassement, procédure très rare,  est en opposition aux axes principaux actés dans les dispositions générales du PLU (pages 10 et 11 du PADD), dont les extraits suivants :

- concilier trame bleue et trame verte aux activités humaines ;
- conforter la présence du végétal et de l’eau en ville ;
- valoriser les espaces verts de proximité ;
- poursuivre la mise en réseau de ces espaces.

Les insuffisances de protection du patrimoine boisé
En examinant l’O.A.P de cette opération, je relève plusieurs points qui renseignent sur les conséquences certaines pour cet espace :

Point 1 : intitulé de l’ OAP : Créer un parc habité, proche du centre ville
Remarques : la construction de 90 logements minimum, avec les parkings et circulations, entraine la suppression de nombreux arbres, il n’y aura donc plus un parc habité mais un espace construit, parsemé d’arbres résiduels.
La mise en valeur du parc et la protection des arbres sont laissés à l’appréciation du promoteur qui se chargera de les faire disparaître en grande partie.

Point 2 : le nombre de logements minimum de 90
Remarques : la quantité de logements minimum, précisée par la collectivité, montre l’intention de construire densément, plutôt que de préserver un espace boisé.
Le classement en zone UD confirme cette volonté puisque les habitations des rues voisines  sont classées en zones UP et UT, avec des maisons beaucoup moins hautes que les résidences prévues.

Point 3 : le projet prendra en compte la protection d’une partie du boisement existant, afin de s’inscrire dans la Trame Verte et Bleue urbaine.
Remarques : la collectivité ne définit pas de périmètre de protection pour le respect de la  Trame Verte et Bleue et confie donc au futur promoteur le soin d’interpréter ce principe d’intégration.

Point 4 : le secteur sera desservi directement par l’accès existant de la rue des Victimes du Nazisme.
Remarques : la densification projetée s’accompagnera de difficultés croissantes pour la circulation dans le quartier dont les rues calibrées au début du 20ème siècle sont inadaptées à une circulation encore plus forte que celle existante.
Les rues des Victimes du Nazisme et d’Isaac n’ont pas le gabarit pour une circulation fluide en double sens . En sens unique jusqu’au parc Saint Aldric, elle est ensuite à double sens mais avec une impossibilité de se croiser sur plusieurs tronçons jusqu’au boulevard du Maréchal Lyautey.
La construction d’une centaine de logements, en plus de ceux à venir en 2020 causera une saturation du trafic dans les rues du quartier.

Je constate avec stupeur
   • que le déclassement envisagé est en forte contradiction avec les principes généraux énoncés dans les textes du PLU.
   • que  les dispositions de l’AOP sont interprétables et ne protègent en rien le boisement existant . Une grande partie du parc St Aldric est donc amené à disparaître . 

Le végétal en ville est un facteur primordial  pour assurer la qualité de vie des habitants et de l’environnement. Les bienfaits pour l’air, la température, la biodiversité sont unanimement reconnus et les aménagements de nombreuses villes intègrent ces évidences.
Par ailleurs, les arbres, sous forme de boisements ou d’alignement, font partie du patrimoine apprécié des Manceaux qui sont attachés à leur conservation.
Je souhaite que la Ville du Mans s’engage clairement dans cette démarche avec le maintien du parc Saint Aldric, et se montre plus engagée pour le respect  du patrimoine boisé existant.
Dans ce sens, j’exprime mon désaccord au déclassement de l’espace boisé classé du parc arboré de Saint Aldric et propose le maintien de sa protection par une procédure sans équivoque,  accompagné d’une  concertation de la population pour son usage .

Veuillez agréer , Monsieur le Président de le Mans métropole , Monsieur le Président de la Commission d’enquête, l’expression de ma considération distinguée.


Jacques  et Maguy Berteraut"

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