Vous trouverez ci-dessous le document qu'a déposé Claire Mounsi, riveraine de la rue des Victimes du Nazisme auprès du commissaire enquêteur. Un exemple à suivre avant les 30 septembre.
Selon le futur PLU, les arbres d’un parc, jusqu’ici classé, dans le quartier Croix de Pierre
seront abattus pour construire des logements.
Pourquoi nous nous mobilisons contre la disparition du parc boisé de Saint Aldric.
Parce que nous sommes des riverains. Parce que nous sommes des Manceaux.
C’est l’intérêt de tous que la ville du Mans ne se dévalorise pas, d’autant que les visiteurs étrangers lui reprochent souvent son architecture anarchique. Ce parc, qui occupe presque tout un pâté de maisons, valorise le paysage urbain. Ses arbres magnifiques émergent derrière le vieux mur d’enceinte rue des Victimes du nazisme. Paysage visuel, mais aussi paysage sonore avec le bruit des pics verts, des geais…, avec le cri des hulottes qui animent les nuits du quartier. Car cet écrin de verdure est bien entendu aussi une réserve de faune sauvage en pleine ville.
Un parc de cette beauté, si près du cœur de ville, c’est précieux. Il faut près de cent ans pour que s’édifie un tel parc. Le futur PLU prévoit en un mot de vendre les bijoux de famille !
Parce que nous sommes des citoyens de la Terre.
A l’heure où le climat se réchauffe, où la forêt amazonienne brûle, où chacun commence à prendre conscience que notre écosystème est mortel, il est prévu de détruire un magnifique espace boisé en pleine ville pour y construire des logements. On a besoin de tous les espaces verts, notamment des grands arbres, pour piéger le CO2 en ville. Par ailleurs, sur le plan thermique, Le Mans devient une ville particulièrement vulnérable. Des records de température ont été pulvérisés cet été, puisque le thermomètre a dépassé les 42 degrés. Or les parcs jouent un rôle de régulateur thermique. C’est d’ailleurs dans ce parc que les enfants de l’école Saint Aldric toute proche se sont réfugiés lors de la canicule récente qui a tout particulièrement éprouvé Le Mans.
Les mauvaises raisons de déclarer ce parc boisé constructible
Densifier le centre-ville
Afin d’éviter le mitage péri-urbain, c’est en effet une politique menée dans les grandes villes à juste titre. Mais pas de là à supprimer les parcs ! D’autant que la population du Mans stagne depuis des décennies et ce malgré la multiplication des programmes neufs… et des logements vacants. « La ville du Mans se distingue avec un fort taux de vacance (9,3 %) [parmi les autres grandes villes de la région] ». (Insee 2014). Mais quand bien même, ce taux de vacance aurait été plus bas, quand bien même la croissance de la ville serait galopante, quand bien même l’expansion du Mans serait limitée par des obstacles naturels, il resterait indéfendable de supprimer les espaces verts en ville à l’heure actuelle.
Eviter la friche en centre-ville
Ce parc boisé inconstructible serait invendable. Le fardeau de son entretien ne pouvant plus être assumé par le diocèse, il deviendrait une friche. Si le parc est véritablement invendable, si l'entretien est un fardeau pour le propriétaire, s'il s'agit juste de l'en débarrasser pour 1 euro symbolique afin d'éviter la friche, les acheteurs ne manqueront pas, d'autant que l'entretien d'un parc centenaire boisé est relativement peu onéreux. La future copropriété du Clos Saint-Aldric, plusieurs riverains eux-mêmes seraient ravis de l’acquérir et de l’entretenir.
Mais le plus logique à l’heure actuelle serait bien entendu que le parc soit à tous. Or la Ville reconnait n'avoir pas fait d'étude financière en vue d’une éventuelle préemption pour ouvrir le parc au public. Certes, il y a déjà quelques parcs dans le secteur, mais y en a-t-il jamais trop? Si on examine ce qui se passe dans les grandes villes en France et ailleurs, voit-on le nombre de parcs en centre-ville augmenter ou diminuer?
La Ville du Mans s’intéresse-t-elle à l’avis de sa population ?
Il y a 18 mois, le diocèse possédait, rue des Victimes du nazisme, une maison de retraite ainsi que son parc magnifique et classé. La maison de retraite déménageant, le diocèse aurait pu vendre assez cher l’ensemble à un promoteur compte tenu du site exceptionnel. Il a choisi de faire une opération encore plus intéressante financièrement, en ne vendant dans un premier temps que le terrain construit. Le château actuel sera démoli et Il s’y bâtira bientôt « Le Clos Saint-Aldric » (47 logements). Le diocèse avait donc déjà la certitude, il y a 18 mois, que le parc serait déclassé par le prochain PLU et deviendrait ainsi constructible. Ce qui lui permettrait alors de réaliser une encore meilleure opération financière. Sinon comment expliquer qu’il ait pris le risque d’isoler, totalement inconstructibles et donc sans valeur, les trois quarts de son terrain? Les commerciaux de Bouygues ne cachaient d’ailleurs pas aux acheteurs potentiels du « Clos Saint Aldric » que le parc boisé adjacent serait loti. Ainsi, le futur PLU était déjà entériné 18 mois avant que l’enquête publique ait lieu.
Aux arbres citoyens !
Sauvez le poumon vert de notre quartier : demandez que le parc Saint-Aldric reste en zone verte en participant à l’enquête publique.
Par mail : urbanisme.enquetepublique@lemans.fr
Par courrier :
Monsieur le Président de la commission d’enquête publique relative au PLU communautaire
Hôtel de ville du Mans
CS40010
72039 Le Mans
en résumé en lisant la fin : la consultation, la concertation ne sont que des outils politiques destinés à nous faire croire que nous avons une quelconque influence sur les décisions !
RépondreSupprimerSommes nous en démocratie ?